Jérôme Dupeyrat et Laurent Sfar
Pleurotus cornucopiae, 2021-
Entre artifices et culture du vivant, expérience visuelle et fonction comestible, Pleurotus cornucopiae est une installation évolutive, évoquant un paysage forestier au sein duquel sont cultivés des pleurotes.
Les couleurs de la salle d’exposition laissent imaginer, sous la forme d’un paysage abstrait, l’environnement naturel dans lequel on pourrait rencontrer ces champignons. L’alternance de poteaux simulant le feuillage (et pouvant avoir une fonction structurelle lorsqu’il en existe déjà dans les lieux accueillant l’installation), et de poteaux simulant des troncs et accueillant le substrat de pleurotes, compose la partie sylvicole de ce diorama.
Objets d’un savoir empirique et amateur, les champignons constituent aussi un champ de recherche scientifique de pointe. Organismes essentiels de la vie des forêts, ils sont également des produits de l’agriculture urbaine (jardinage d’intérieur, caves et parkings…).
Dans le contexte d’exposition, les pleurotes sont cueillis au fur et à mesure de leur développement, pour une part afin d’être consommés, et pour une part en vue de constituer un répertoire évolutif de formes. À cet effet, des couteaux-bâtons de marche ont été confectionnés en collaboration avec le coutelier Glenn Guillou. Ces couteaux à deux lames — l’une, droite, pour un usage général, et l’autre, recourbée, pour glaner les champignons — sont montés sur des bâtons de marche pour servir aussi bien au sein de l’installation que lors d’excursions mycologiques.
Pleurotus cornucopiae et Couteau-bâton de marche, 2021. Piliers factices percés, substrat de pleurotes bio, peinture murale, couteau à double lame en acier monté sur un bâton de marche (160 x 2,2 x 3,6 cm). Vues de l’exposition « La Bibliothèque grise, ch. 4 : objets parlants », La Ferme du Buisson (Noisiel), 2021. Photos : Emile Ouroumov. // Pleurotus cornucopiae, 2024. Piliers factices percés, substrat de pleurotes bio, peinture murale. Vues de l’exposition « Pratiques cosmomorphes — (Ré)générer le vivant », IAC (Villeurbanne), 2024. Photo : Thomas Lanne (vue d’ensemble), Stéphane Emptaz (vue de détails).
Coll. Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhônes-Alpes (IAC).